Toki se réveillait toujours de la même façon, son cauchemar la gardait éveiller une grande partie de la nuit. Seulement aujourd’hui, elle avait réussi à s’endormir quelques minutes qui furent de courte durée, car son réveil se mit à sonner. Elle avait envie de balancer cette machine au mur, mais décida de l’éteindre. Tout simplement, car il pouvait être pratique. Bien que désagréable. Elle réprima un grognement et sauta du lit. C’était un jour de semaine plus précisément, un lundi. Bien sûr, elle devait faire comme les jeunes de son âge soit allé à l’école. Au grand désespoir de la jeune fille.

Toki fit son rituel du matin et essaya de dompter sa chevelure entremêlée. Parfois elle pensait à les couper. Elle mit son uniforme et mit ses lunettes. Elle arriva dans la salle à manger, prit le lunch sur la table et prit une tranche de pain. Elle se mit en marche.

Arrivé à l’école, elle s’assit au fond de la classe à sa place. La classe était vide, elle profitait des moments de silence car les élèves faisaient toujours du bruit en rentrant.

«Nanase-san! Bonjour!»dit un garçon en entrant.

Toki lui fit un signe de tête et replongea de nouveau dans lecture. La classe se remplissait progressivement. Les bruits emplissaient la salle au grand malheur de la jeune fille. La cloche sonna et les élèves se turent instantanément en reprenant leur place. L’enseignant vint en classe et commença le cours en voyant qu’on n’était tous présents.
La journée avait passé rapidement. Toki avait dormi une grande partie de la matinée en classe. Son sensei avait essayé de la réveiller maintes et maintes fois pourtant elle n’avait pas ouvert l’œil une seule fois. Le reste de l’après-midi elle avait sagement écouté.

L’école s’était terminé puis Toki décida de ne pas rentrer maintenant. Elle vagabonda dans les rues et ses pieds la menèrent au parc. Quelques enfants jouaient et leur rire lui résonnait dans les oreilles. C’était plus agréable que des bavardages incessants de ses camarades de classe. Elle vit les enfants se séparer, mais l’un d’entre eux resta seul dans le parc.
Elle l’observait depuis maintenant deux heures, mais personne était venu le chercher où était ses parents ? Le ciel commençait à noircir aucun signe d’adulte qui allait venir. La Zweilt s’approcha de l’enfant et lui parla d’une voix douce et avec son plus beau sourire.

«Que fais-tu ici? Tes parents ne sont pas encore venus te chercher pour rentrer à la maison?»

Les yeux de l’enfant se remplirent de larmes qui tombèrent le long de ses joues. Que venait-elle te faire? Elle n’avait jamais été bonne avec les enfants. Pourquoi elle était venue le parler premièrement. Elle détailla l’enfant de plus près c’était un garçon de six ou sept ans pas plus. Il avait des cheveux noirs et des yeux noisettes. Elle s’apprêtait à essayer de consoler le gamin quand elle sentit une aura malfaisante rodant près du parc. Manquait plus qu’un Duras se pointe maintenant. Elle prit un visage sérieux et regarda l’enfant droit dans les yeux.

«Arrête de pleurer sinon je m’énerve et surtout écoute tous ce que je te dis sans discuter! Compris?»

Ce sale Duras allait passer un mauvais quart d’heure avec elle. Ce n’était pas le bon moment de se pointer. Elle était un aimant problème ou c’était une simple impression. Mais le problème c’était l’apparition massive des Duras en ville. Combien de cours avait-elle raté pour les chasser. Une bonne vingtaine. Certains se regroupaient entre eux. Heureusement, il avait d’autres Zweilt sinon elle y aurait laissé sa peau.

Le parc était grand et vide. Certains passants passaient mais s’était de courte durée. Les arbres prenaient des allures sinistres comme s’ils s’étaient figés dans un mouvement de fuite voulant se détaché de ce qui les retenait au sol afin de rejoindre le ciel. La température devenant froide n’arrangeait en rien l’apparence de ce lieu devenue si inquiétant en l’espace de quelques minutes. Un silence insoutenable régnait ponctué par les sanglots de l’enfant ne pouvant pas se retenir. Un lieu ayant une tranquillité presque terrifiante.

Un léger frisson montant dans le dos de Toki en regardant autour d’elle. La seule lumière était quelques lampadaires dont un qui était près d’un banc qui était éloigné. Elle ne voyait pas très bien, mais elle cherchait un endroit assez sûr pour cacher l’enfant. Une recherche infructueuse car rien n'était rassurant dans ce parc.

Un long soupir sortit de la bouche de la jeune fille. Que devait-elle dire à l’enfant pour qu’il se calme et qu’il de là sans poser de questions. Elle ne pouvait pas lui dire de partir sans raison. Ce serait louche pour lui et il rentrerait son nez dans des choses qui ne sont pas de ses affaires. Les sanglots s’arrêtèrent laissant place à de petits reniflements. Irritant pour la jeune fille. Elle prit une nouvelle fois une fois douce en s’adressant à l’enfant.

«Où est ta famille? Il est tard pour que tu sois dehors à ton âge.»

Les yeux de l’enfant s’humidifiaient mais aucune larme ne coula. Au grand bonheur de Toki qui aurait sûrement perdu patience.

«Ma mère et mon père sont partis. Les dames de l’orphelinat ont dit qu’ils ne reviendraient jamais. Ils sont très loin d’ici et qu’ils ne peuvent plus me voir. Ils m’amenaient souvent ici pour jouer avec les autres, mais ils sont plus là,maintenant!»

Elle ne comprendrait jamais ce que ressentait ce petit garçon. Elle a vécu à l’orphelinat toute sa vie sans connaître ses parents. Toujours poser des questions sur à quoi il ressemblait, s’il était gentil mais aucune des dames pouvaient répondre. Ils étaient morts et elles ne les avaient jamais rencontrés. Toki se souvenait clairement de leurs yeux fuyants lorsqu’elle leur posait des questions sur sa mère ou son père. Elles changeaient souvent de sujets. Elle ne comprenait pas à l’époque.

«Même si tu ne vois pas tes parents, ils seront toujours dans ton cœur. Je suis sûre qu’il veille sur toi de là où ils sont. Si tu te sens seul, ferme les yeux et pense aux bons moments que vous avez passez ensemble. D’accord? Maintenant ouste que je ne revois plus jamais ici à cette heure.»

L’enfant fit un grand signe d’au revoir et tourna dans le coin de rue et elle ne le vit plus. Toki tourna la tête vers le petit bruissement de feuilles. Elle esquiva de justesse des aiguilles qui se plantèrent dans l’arbre derrière elle.

«Je pensais que tu avais abandonné. Tu en mettais du temps, Duras! »

Des yeux violets brillèrent dans la nuit avec une lueur joueuse. Un sourire malsain s’étira sur les lèvres du Duras.

Toki regarda autour d’elle. Les aiguilles semblaient provenir de nulle part. Elle savait très bien que c’était le Duras qui les avait envoyés. Pourtant, la précision dont il avait fait preuve était presque terrifiante. De plus, elle ne savait pas contre quel niveau de Duras qu’elle combattait. Elle savait qu’il n’était pas un Nidatorehi. Trop faible pour faire cela. Soudainement, la jeune fille eut une grosse envie de retourner chez elle et aller dormir. Trop de boulot en perspective.

Elle entendit des bruits d’applaudissements. Ce n’était pas fort, mais assez pour se faire entendre. Une ombre sortie du noir. Un homme d’après ce qu’elle voyait. Il était de taille moyenne avec une musculature normale. Il avait un sourire malveillant qui s’étira en me voyant.

«C’était il y a longtemps la dernière fois que quelqu’un ait évité mes aiguilles. Tu as de bons réflexes, petite.»

Toki désirait frapper ce visage au plus vite. Moins elle le verrait, mieux elle se porterait. Il avait piqué ses nerfs à vif. Son sourire ne lui inspirait rien de bon. Il semblait trop confiant pour un petit Midwrin. Elle allait l’écraser comme un moustique. La seule chose dont elle avait besoin pour le faire était un contact visuel constant. Le Duras envoya plusieurs aiguilles en sa direction qu’elle esquiva facilement. Les entraînements étaient pratiques finalement. Il sourit d’une façon désagréable.

«Je suis ici, car le Roi Démon nous a demandé de venir recruter des gens. Tu sembles puissante. N’as-tu jamais pensé te joindre au Roi Démon. Il te donnera tous ce que tu voudras. Richesse, gloire et pleins d’autres seront à toi. Sinon, être Zweilt n’est pas ennuyant? Vous devez toujours nous chasser à longueur de journée sans repos. Lui il te donnera autant de congé que tu voudras. Alors qu’en dis-tu?»

Il parlait vraiment beaucoup ce Duras. Elle avait écouté du début à la fin ce qu’il avait à dire en pensant que quelque chose de plus intelligent allait sortir de sa bouche. Ce n’était pas le cas. Tant mieux maintenant, Toki avait une raison pour se débarrasser du Duras. Elle s’avança en tirant son fouet.

«Non, j’'ai aucune envie de servir ton roi.»

Toki enroula son fouet autour du cou du Duras. Elle le tira de manière à ce qu’il tombe sur le dos. Elle retint fortement ses deux épaules et plongea ses yeux Duras dans ceux du Duras. Quelle illusion allait-elle utiliser. Ses pires cauchemars, c’était trop classique. Une nuée d’insecte, non plus. Qu’il se fasse transpercer de toute part par ses propres aiguilles. Le Duras convulsa puis tomba en poussière. Le parc n’avait aucun dommage. Une chance car elle ne savait ce qu’elle allait faire si c’était le cas. Toki mit ses mains dans sa poche en soupirant. Prenant une démarche nonchalante, elle se dirigea vers la sortie du parc. Elle sentait qu’elle avait oublié quelque chose d’important.

«C’est par quel chemin le Château du Crépuscule, déjà?»